Dimanche 30 septembre 2007 : on a un appartement !

11:59 Irvine

19h 06 – Et voilà, nous avons un logement et nous sommes de retour à l’hôtel ! Je vais essayer de raconter tout ça dans le bon ordre, il s’est passé tellement de choses aujourd’hui, ça a encore été une journée incroyable. Donc nous avions rendez-vous à midi avecWalter, notre futur colloc, pour visiter l’appartement. En attendant, vu qu’on était réveillé tôt, et comme je l’ai écrit précédemment, j’ai commencé à mettre des articles en ligne sur le blog et Benjamin l’a sécurisé. Vers 11h 30, on va dire à l’hôtel qu’on quitte la chambre, je règle la note, on laisse nos valises à la réception, et on part avec Pierre en direction de Stanford Court.

stanford court

A midi moins dix, nous nous garons sur le parking, Walter est déjà là, c’est plutôt bon signe, il ne va pas nous lâcher. On attend midi et quelques que le leasing office ouvre, et on retrouve notre ami l’agent immobilier Justin Deshaw (c’est fou mais j’avais déjà eu à faire à lui sur craigslist quand je cherchais depuis la France…). On lui explique qu’on a trouvé un quatrième colloc pour signer le bail, qu’on est prêt à réserver l’appartement, mais il fallait encore négocier deux points :

1/ Walter était américain, était-il possible de diminuer la caution vu qu’il a un numéro de sécurité sociale ?

2/ Walter et nous terminant le trimestre le 15 décembre, était-il possible de réduire la durée du bail pour ne payer que 15 jours du dernier mois ?

Réponse : non pour les deux points, et pas de négociation possible. De toute façon, The Irvine Company possède tous les logements du coin, donc c’est accepter leurs conditions ou dormir dans une poubelle… Le choix était vite fait. Donc on accepte. Seulement voilà, nous, français, on aime bien visiter l’appartement qu’on va habiter avant de signer. Mais ici, ce n’est pas dans leur culture. Même Walter ne comprenait pas pourquoi on voulait voir l’appartement : on avait vu l’appart témoin, celui qu’on aura est exactement le même, mais en version complètement vide. Benja et moi, nous voulions absolument voir le vrai lieu, on ne sait jamais… Alors le mec nous donne un plan avec deux apparts de libres, et nous voilà partis à sillonner le complexe pour trouver The Best appartement. On enjambe le muret et on regarde par les instertices des rideaux. Pas question de rentrer demain, évidemment, alors que pourtant ils sont vides ! Finalement, on opte pour celui qui est un peu plus cher mais plus au calme, près de la piscine (pour avoir peut-être le wifi), et plus près de la fac. On retourne au leasing center, on veut signer et emménager, étant donné qu’on a quitté l’hôtel et qu’on est à la rue.

Mais (alors là je passe la longue demi heure d’attente qu’on a subi pendant que Justin parlementaient avec d’autres clients et pendant laquelle on a décidé comment on divisait l’appartement : Benjamin et moi dans la master bedroom pour avoir la salle de bain dans la chambre, et Walter et Pierre dans la smaller bedroom) les complications ne font que commencer.

a/ Comment fait-on pour récupérer la caution en décembre ? C’est quand même plus de 4000 dollars, et ils ne la rendent que 20 jours après le départ, et seulement par chèque expédié chez quelqu’un aux USA !! Pratique pour des français qui n’ont que faire des dollars, qui ne connaissent personne sur place pour encaisser la caution et qui ne seront plus là trois jours après avoir rendu les clés… Je dois avouer qu’on n’a pas encore réglé ce point. Le loueur refuse de nous faire des virements, de nous envoyer de l’argent en France, et même de scinder le chèque en quatre. Donc on va essayer de trouver une tierce personne (une banque par exemple), qui encaissera le chèque sur un compte et nous reversera l’argent divisé en quatre par virements sur nos comptes pour qu’on récupère des euros. Ca me semble le plus simple. Ce point reste encore en suspens.

b/ Remplir les papiers et dénicher les frais cachés : Remplir le contrat n’était pas une mince affaire, mais le loueur ne semblait pas trop regardant, du moment qu’on payait. Par contre, les frais cachés se sont vite dévoilés : eau, gaz, électricité à payer en supplément (et surtout téléphoner immédiatement aux trois compagnies pour avoir les compteurs activés demain ! mais Walter s’en charge pour nous), et surtout assurance de l’appartement, obligatoire ! Et hop, encore un truc à payer. Il y a aussi Internet, mais là on n’a pas encore signé car si on a le wifi à la piscine ça devrait suffire. Dans les frais je n’inclus pas les matelas et autres fournitures pour l’appartement, on verra ça demain.

c/ Paiement de la caution : Il faut réunir les 4000$ de caution plus les premiers 2000 $ de loyer avant demain midi (si on les avait eu sur nous, on aurait pu emménager de suite, mais ce n’était pas le cas…), les déposer sur un compte en banque pour avoir un chèque de banque en échange, et amener ce chèque de banque à l’agence de location. Donc ça signifie 1500 dollars par personne. Dont 300 payable immédiatement par carte bancaire, et en prime 35 $ par personne de frais pour la réservation de l’appartement.

Déjà, payons les frais de réservation. Walter paie ses 35 dollars, je paie 70 dollars pour Benja et moi, et Pierre… non en fait la carte bancaire de Pierre est refusée, donc je paie pour lui. Bon, ce n’est pas très grave. Je paie aussi les 300 dollars, on s’arrangera après, je paierai moins de caution demain.

A présent, trouvons l’argent pour demain. Il nous faut du cash qu’on ira transformer en chèque de banque dans un bureau de poste local (USPS, United States Postal Service). Walter dit qu’il aura l’argent, ok, on lui fait confiance.

On quitte Walter et Stanford Court, et nous partons tous les trois pour :

a/ faire de l’essence

b/ déjeuner car il est près de 14h

c/ retirer de l’argent

d/ retourner réserver une chambre à l’hôtel et récupérer nos bagages

a/ Faire de l’essence, ce n’était pas une partie de rigolade. C’est dingue comme de petites choses toutes simples peuvent être compliquées en territoire étranger. Voici l’énoncé du problème à résoudre : on a une voiture de location qui nous a été prêtée avec un peu plus de la moitié du plein, et qu’on doit rendre demain avec le même niveau d’essence, sinon on ne nous rembourse pas ce qu’on a mis en plus, et on nous facture cher si on n’en a pas mis assez. Or, on ne connaît pas la capacité du réservoir, on connaît le prix au gallon mais on ne connaît pas la conversion d’un gallon en litres, et le prix au gallon est nettement différent du prix au litre en France. Mais qu’importe, me diez-vous ? Donc une fois trouvée une pompe à essence abordable (on a évité le problème de : « je mets quoi comme essence dans le réservoir ? » en mettant l’essence la moins chère puisque le loueur a dit qu’on mettait celle qu’on voulait), on se pointe devant la machine et Benja essaie de faire le plein. Vu qu’on ne savait pas comment ça marchait, moi, pleine de bonne volonté, je vais demander à la caisse comment on doit faire, et le mec me dit qu’on doit payer d’abord un certain montant, ensuite il débloque la pompe qui nous délivre ce montant. Alors je lui dis, complètement au pif, 10$ pour la pompe numéro 2, sauf qu’entre temps Benja avait déplacée la voiture à la pompe numéro 6 car, tenez-vous bien, le tuyau n’était pas assez long pour faire le tour de la voiture, autrement dit il fallait être absolument du bon côté du réservoir ! Alors le mec de la caisse, voyant que la voiture avait bougé, me demande (heureusement) « la pompe numéro 2, vous êtes sûre ? » (en anglais of course). Et là, je vois qu’une autre voiture s’était mise à la 2, je n’allais pas payer pour un autre ! Donc je lui dis : « Non, finalement la 6. ». Et là, malheur, ma carte bleue ne passe pas, et je dois aller chercher Benja pour qu’il me donne 10 dollars en liquide !

Bon, voilà que Benjamin me rejoint à la caisse et me dit : « Puisque tu n’as pas encore payé, demande lui avant combien on doit mettre ! » Alors j’essaie vainement de lui demander combien de dollars je dois lui payer pour pouvoir remplir un quart de réservoir (vu qu’on n’avait dépensé qu’un quart). Là, il me regarde avec de grands yeux et je me sens tellement incomprise. Je répète ma question trois fois, tournée différemment, on lui demande combien il pense que peut contenir le réservoir de la Ford, mais il n’en savait rien du tout. Il était gentil pourtant, mais impossible d’en tirer quoi que ce soit. Et la queue qui s’allongeait derrière, et moi qui répétait « I’m so sorry, we are French » eh oui, ça excuse tout, ils sont vraiment débiles ces français ! Bon, finalement, optons pour 10 dollars, si ce n’est pas assez, on en remettra, si c’est trop, eh bien on les utilisera demain.

Finalement, c’était à peu près le bon montant, il manque à vue de nez 5 dollars pour atteindre le niveau de départ. Finalement, c’est quand même assez cher, je m’attendais à ce que l’essence soit vraiment moins chère qu’en France, ou alors c’est la Ford qui consomme beaucoup, je ne sais pas.

b/ Déjeuner : On roule en direction de Newport Beach, eh oui on aime bien ce coin-là. Bon, cette fois rien de bien croustillant, on teste une nouvelle chaîne de fast-food, le Carl’s Jr, le but à la fin des trois mois c’est de les avoir toutes essayées sans avoir pris 10 kg ! Benja prend son premier hamburger, et moi une salade, comme toujours. Le Coca a un goût de chlore, sinon le reste est bon. On va déjeuner sur la plage au soleil, ça fait du bien de s’asseoir dans le sable en face de la mer à regarder un type s’échiner à surfer sur une vague minuscule.

c/ Retirer de l’argent : Pas une mince affaire non plus. Non loin de la plage se trouve un distributeur de la Bank of America, partenaire de BNP Paribas où Benja peut retirer sans frais. Il a droit à 1500 dollars par semaine, or on est dimanche, donc il faut retirer 1500 dollars aujourd’hui, et 1500 dollars demain, pour pouvoir payer les 3000 dollars demain. Pas de problème pour les 1500 premiers dollars, sauf qu’il ne lui en reste que 1400 car on en avait déjà retiré et dépensé (c’est pour ça que je voulais payer l’essence en carte pour éviter de dépenser du cash, mais ça ne passait pas malheureusement). Donc même s’il retire 1500 demain, ça ne sera pas assez, et on n’aura plus rien pour vivre. Heureusement, j’ai moi aussi la possibilité de retirer avec ma carte, même si j’ai des frais. Je retire donc ma limite, qui est de 800 dollars, et j’aurais une vingtaine d’euros de frais normalement. Donc pour nous ça devrait aller, si Benja retire encore demain, et moi aussi, puisque c’est une nouvelle semaine. Pour Pierre, autre affaire. Sa carte ne passe pas. Je ne sais pas encore à l’heure qu’il est comment il va se débrouiller, mais grâce au décalage horaire, il est possible que ses parents puissent lui faire parvenir la somme nécessaire par Western Union.

d/ Retour à l’hôtel : Heureusement ils avaient gardé nos valises bien au chaud et avaient encore des chambres de libres. D’ailleurs, on hérite d’une chambre plus jolie, sur l’arrière de l’hôtel avec une salle de bain plus neuve (espérons qu’il n’y aura pas de cafards cette fois, même s’ils sont petits et que j’arrive à les écraser dans du papier toilette sans hurler à la mort), et un grand lit, au lieu de deux petits.

Voilà, avec tout ça, il est plus de huit heures du soir et on est complètement claqué. Demain matin, on doit commencer les cours à UCI (je ne sais même pas à quelle heure, quels cours, ni où !!), aller tirer du liquide, aller acheter un chèque de banque avec le cash chez USPS, rendre la chambre d’hôtel et emménager à 12h, aller acheter les fournitures nécessaires, et rendre la voiture de location à 16h30 ! Je crois bien qu’on va la garder pour une journée de plus si on est trop juste.

Fin de soirée : Les restaurants ferment à 21h le dimanche soir, voilà, c’est dit, vous êtes prévenus ! On se faisait une joie d’aller dîner dans le petit restau italien qu’on avait trouvé sur les yellow pages, mais il était fermé (bon, de toute façon, ça aurait pu être très décevant…). Je passe les détails mais on a bien fait la moitié de la ville pour trouver un truc ouvert, et on finalement atterri chez Pizza Hut ! Le seul endroit qui fermait à 23h… Alors, vous pensez vraiment manger des pizzas américaines quand vous allez dans un Pizza Hut en France ? Eh bien détrompez-vous. Les pizzas du Pizza Hut de Mac Arthur Boulevard sont à mille lieues de tout ce que vous avez pu manger jusque là. Déjà, il n’y a pas le choix entre la vingtaine de pizzas qu’on a sur la carte en France. C’est soit fromage, soit pepperoni, soit viande. Et sinon ils peuvent la faire à la demande avec une liste d’ingrédients aussi appétissants que des artichauds, des ognions rouges, des olives, … et c’est 1$ pièce. Mais pour la pizza quatre fromages, chèvre, roquefort, gorgonzola et mozzarella, on repassera. Après, la pizza est dégoulinante d’huile, à croire qu’ils ne savent pas cuisiner sans matière grasse. Enfin, la pâte à pain est bonne, d’ailleurs la pizza dans son ensemble est bonne, mais c’est juste que c’est gras (comme tout ici) et ça n’a rien à voir avec les pizzas américaines en France.

Autre remarque, ici les livreurs de pizzas livrent en voiture, pas en scooter. Il faut dire que compte tenu des distances… Alors c’est un peu comme une voiture de taxi. Le livreur a sa propre voiture et il pose son logo de Pizza Hut sur le toit.

Voilà après ça, on retourne à l’hôtel et on se couche, en espérant que la journée du lendemain sera celle de notre emménagement dans notre nouvelle maison !

2 Réponses
  1. Emy :

    Date: septembre 30, 2007 @ 1:25

    a) La caution : en general, on ne paie pas les 2 derniers mois, mais sur 3 mois, c’est peut-etre un peu genant….
    b) Les frais caches : du moment que ce ne sont pas des vices caches… No hint at all!! ;)
    a) Essence : sachant que le gallon, c’est gros et que les reservois sont tres gros aussi mais que les automatiques consomment surtout en ville, quel est l’age du capitaine? :D
    b) Copiteurs!! C’est avec ma soeur qu’on avait lance ce challenge et vous avez encore du chemin a parcourir!!!

  2. Oliv :

    Date: septembre 30, 2007 @ 5:04

    Perso, pour Maastricht, on était pressé, Myriam et moi, et on a signé dans l’heure après avoir visité l’appartement.
    L’agence s’appelait “Direct wonen” (ou à peu près). Pour les non germaniques : “habiter tout de suite”. Effectivement, on a été impressionné de la rapidité du service, mais aussi .. du prix !
    En euros, le loyer (pas cher, pour un T2 en centre-ville d’une ville importante des Pays-Bas) était de 780€, auquel s’est ajouté un mois de caution (ouf ! juste un ! -Quoi, bridou ?), et les frais de l’agence valaient un troisième mois, plus la tva (env. 20%), plus les frais de contrat : en tout 2700€ (env. $4000) à se partager… en deux.
    Par contre après, vous l’aurez compris, le loyer ça fait moins mal (env. $1000).
    Mais quand même, l’immobilier, ça fait un peu mal partout autour du globe ;)!

    07-11-07

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