Aujourd’hui, compte tenu du temps pluvieux, nous n’avions pas prévu d’aller à la Soufrière. Pourtant, on a fini par y monter. Au départ, nous voulions descendre au marché de Basse Terre, et visiter ensuite la maison du café de la Grivelière en remontant vers Pointe Noire. Finalement, après avoir acheté des fruits frais au marché (petites bananes bien sucrées, goyave, fruit de la passion, noix de coco) mais aussi de la vanille, des piments, et du rhum au cacao, nous cherchions un restau pour déjeuner en attendant le début d’après-midi pour la visite de la caféière. Sauf qu’il était à peine 11h et que les restaus de Basse Terre ne nous disaient rien. Alors nous voilà montant vers Saint Claude, où le guide nous vantait les délices d’un petit restau sur la route du volcan. Une fois sur la route, une chose en amenant une autre, et par manque d’appétit ou bien d’inspiration pour ledit restaurant, nous avons fini par tirer jusqu’aux Bains Jaunes. Et là, eh bien on a improvisé la balade. C’était un peu l’occasion où jamais, et de toute façon, la pluie devait durer toute la semaine donc pas la peine d’attendre une éclaircie, cela n’arrive que 8 jours par an selon les propriétaires de notre gite, et sûrement pas en cette saison.
Au début, tout se passait pour le mieux, dans le petit sous bois qui mène à la première étape de la randonnée. Mais une fois sur le plateau bien dégagé, on s’est pris une rincée terrible. Et plus on montait, moins on y voyait avec le brouillard. De plus le chemin était boueux et caillouteux, si bien que par moment il fallait vraiment escalader les rochers au milieu d’une cascade d’eau déferlante… (là on a découvert qu’on avait un muscle en dessous de l’aisselle qui était bien douloureux le lendemain à force de se cramponner aux rochers…) Finalement, une fois en haut, on n’a rien vu du tout, ni la vue de l’île bien évidemment, ni même le cratère, les fumerolles, rien du tout ! On avait seulement l’odeur d’œuf pourri dans le nez qui nous indiquait qu’on était bien en haut d’un volcan. Et là haut, avec les bourrasques de vent qui nous empêchaient de tenir debout, le brouillard épais et la pluie battante, c’était intenable, et on est redescendu aussi sec, même si on était plutôt trempés jusqu’aux os, de la boue plein les pantalons et les chaussures gorgées d’eau qui pesait une tonne et faisaient ventouse à chaque pas.
Aussi bien, une fois dans la voiture, on n’avait plus trop envie d’aller visiter la maison du café, donc on a tiré directement vers le gite à Pointe Noire, où on a trouvé une boulangerie qui vendait plein de pâtisserie à la coco (un peu comme dans Forrest Gump et les crevettes de Bubba à toutes les sauces, là c’était la coco à tout va : flan de coco, feuilleté de coco, beignets de coco, biscuits coco, madeleines coco, pain à la coco…). Ce petit quatre heures nous a un peu requinqués surtout qu’on avait dans le ventre en tout et pour tout que quelques petites bananes achetées le matin au marché. En effet on avait emmené avec nous dans notre folle ascension à l’assaut du volcan les fruits en tout genre mais on avait oublié le couteau… et on aurait vraiment eu l’air fin à essayer de manger notre noix de coco en haut de la Soufrière sans canif ni rien, surtout vu comme on a galéré pour l’ouvrir le soir une fois arrivés au gite (une astuce : il suffit de la jeter contre une grosse pierre, ensuite s’amuser à reconstituer le puzzle des morceaux éparpillés dans la nature, et reste encore à nettoyer l’écorce avant de pouvoir la manger… un peu comme Scrat dans l’âge de glace avec sa noisette pour ceux qui connaissent… Voir la vidéo)
Enfin on a fait halte à la Maison du Cacao. Un peu léger le parcours fléché dans les cacaoyers, mais les explications à la fin lors de la dégustation étaient très intéressantes. On a appris comment faire le chocolat à partir du fruit du cacaotier et c’est vraiment tout un processus long et recherché, exactement comme pour le café : cueillette des fruits, fermentation, séchage, cuisson ou torréfaction, broyage pour obtenir le cacao pur fait à 50% de pâte de cacao et à 50% de beurre de cacao… On a appris la différence entre le chocolat noir ou au lait et le chocolat blanc (qui ne contient que du beurre de cacao et du sucre), et ce que signifie le 70% de cacao écrit sur la tablette (en gros 70% c’est le pourcentage de cacao, pâte et beurre inclus, donc il reste 30% pour le sucre). Par exemple dans le chocolat à 90%, il y a 60% de pâte de cacao, 30% de beurre de cacao et 10% de sucre. On a acheté de la liqueur de rhum au cacao, et du cacao en poudre pour faire des chocolats chauds. De quoi terminer la journée agréablement malgré nos pieds qui macéraient toujours dans nos chaussures trempées !
=> Voir les photos de la journée