Entre Walter qui est rentré à l’aube et qui s’est fait cuire son repas à 4h du mat’, et un type qui a fait klaxonner sa voiture 9 fois sur le parking juste sous notre fenêtre, nous avons passé une très mauvaise nuit ! Du coup ce matin, Benjamin voulait dormir, alors que moi je n’avais qu’une hâte, me lever, vu que je ne pouvais plus dormir et que je n’arrêtais pas de me moucher (eh oui, je suis enrhumée, et Benja incube, niark niark niark… !). Donc partie remise pour le zoo de San Diego.
En revanche, nous avons visité des coins très sympas en allant vers le nord d’Orange County et Los Angeles. D’abord, en début d’après-midi, nous avons fait quelques courses au Albertson du coin, et j’ai trouvé un super sèche-cheveux de voyage pour même pas 20 dollars, compatibles 110 et 220 volts, que demander de mieux ! (Benjamin n’arrête pas de se tromper et appelle ça un fer à repasser, comme si j’allais me repasser la tête le matin ! :p)
Encore une histoire de la pompe à essence
Avant de partir en vadrouille, il fallait s’arrêter faire de l’essence. Vous pensiez qu’on était rodé ? Eh bien non ! Aujourd’hui encore, on est passé pour des abrutis finis aux yeux du pompiste, et en le dérangeant quatre fois en plus ! Au début, on arrive, on se gare à une pompe, on retient le numéro, je prends quarante dollars en liquide (donc pas de pb de carte bleue qui ne passe pas…) et je vais à la caisse pour payer avant de se servir. Jusque là, tout allait bien, on exécutait le rituel dans l’ordre. Déjà, première incertitude, est-ce que quarante dollars d’essence rentrent dans le réservoir ? Oui, me direz-vous, puisque la dernière fois je vous ai dit qu’on avait mis 20 dollars pour faire la moitié du plein. Et cette fois on était complètement à sec. Donc je me présente au pompiste, et je lui tends mes deux billets de 20 dollars en lui disant « Number Six, forty dollars ! ». Et là, il me fait répéter deux fois, ce qui fait naître en moi un léger doute. Deuxième incertitude : est-ce que mes quarante dollars vont suffire, puisqu’il m’affiche quarante et un sur la caisse ? Je n’avais pas pensé à la taxe ! Donc je lui dis d’attendre, je cours chercher un dollar supplémentaire dans la voiture et je reviens, et il me dit : « No, no, no, it’s OK ! » et je ne comprenais pas pourquoi. Bon, ce n’est pas grave, tant mieux, je remballe mon billet d’un dollar (je me disais bien aussi que 7,5% de 40 dollars, ça ne faisait pas 1$ !!), et je rejoins Benja à la pompe, lui disant qu’il peut se servir.
Et là, attention, ce n’est pas terminé ! Car Benja n’arrivait pas à se servir. La pompe ne crachait pas d’essence. Il me dit : « Tu es sûre, tu as bien dit la 6 ? » et moi, le doute m’assaille à nouveau, le pompiste, qui était hispano, m’a fait répéter deux fois, est-ce qu’il a bien compris ? « Va lui dire que ça ne marche pas ! » et moi « C’est bon, vas-y toi, il m’a déjà vu deux fois ! » J’ai honte, on est tellement nul… Donc Benjamin y va, se fait expliquer le fonctionnement de la pompe. Le type lui dit qu’il faut remonter quelque chose. Benjamin revient, oriente la pompe vers le haut, la baisse, la tourne, monte le bras, le descend… Bref, rien ne marche. Allez, une nouvelle fois, il va voir le pompiste, qui vient cette fois lui-même nous montrer comment ça marche. En fait, il suffisait de soulever une sorte de poignée dans laquelle reposait la pompe… Il fallait le savoir ! Oui, sauf que si on avait lu ce qui était écrit sur la pompe, il était marqué qu’on devait soulever cette fameuse poignée, avec un schéma explicatif pour les débiles que nous sommes (c’était la première fois qu’on allait chez Chevron, je précise !). Mais même, on regardant bien le schéma dans le blanc de l’œil, je crois que je n’aurais pas compris ce que l’on devait faire…
Allez, nouvelle tentative, cette fois cela fonctionne ! La pompe délivre son essence à petites gouttes, 1 gallon, 2 gallons,… 11 gallons… Et là, c’est le drame : la pompe se bloque à 11 gallons, soit 34 dollars ! Comment ça, il ne va que 11 gallons dans notre réservoir ? (En plus j’avais fouillé dans le manuel de la voiture juste avant, pour obtenir cette information, sans la trouver !) Donc une nouvelle fois, retour chez le pompiste, pour essayer de récupérer la monnaie. Et heureusement, il nous rend nos 6 dollars, ouf ! J’ai bien cru qu’on allait devoir verser 6$ d’essence dans des jerricanes (d’autant plus que je n’avais pour tout conteneur qu’une bouteille d’eau d’un litre sur moi !).
La cathédrale de cristal (Crystal Cathedral)
Bon, après ces péripéties, on file vers Santa Ana, pour voir la fameuse cathédrale de cristal, très connue pour ses grandes messes retransmises à la télévision (le télévangélisme comme on appelle ça ici). Cette fois, promis, pas de mésaventures, mais quand même des détails assez amusants. La cathédrale de cristal est un lieu de culte protestant (à savoir que 52% des américains sont protestants, seulement 24% sont catholiques, selon le guide bleu hachette) situé dans Garden Grove. C’est une cathédrale de verre, immense, qui peut contenir plus de 3000 personnes. Elle a été construite entre 1977 et 1980 sur l’initiative du révérend Robert Schuller Elle est connue pour ses messes télévisées (émission The Hour of Power ou « l’heure de la puissance ») et son design ultra moderne, à la façon des grands buildings américains. L’intérieur est agrémenté de confortables sièges dignes des meilleures salles de conférence, d’un écran géant, de deux orgues, et reçoit la lumière extérieure par des verrières orientables. A savoir qu’à l’extérieur, le jardin, très agréable et reposant, est juxtaposé à un drive-in. Je ne sais pas si l’on peut se confesser sans sortir de sa voiture, mais ça ressemblerait bien à l’esprit du coin !
Enfin, on a assisté à un mariage dans la cathédrale, un mariage d’un couple asiatique, japonais sûrement car le type qui parlait au micro en anglais traduisait aussi ce qu’il disait en ce qui me semblait être du japonais. Donc un mariage protestant, japonais, en tenue de cérémonie très occidentale dans cette cathédrale building de verre et d’acier, et la mariée qui s’en allait dans une superbe limousine blanche du plus beau style américain, très vieille mode…
Et les mariages se célèbrent à la chaîne (mais pas dans le drive-in, on n’est pas à Las Vegas quand même !). Alors qu’une mariée s’en allait, une autre arrivait, cette fois dans un Hummer noir aux vitres teintées, soit une voiture aussi longue qu’une limousine, mais aussi carrée et imposante qu’un véhicule de transport de troupes de l’armée de terre, ça n’avait rien de romantique, on aurait même cru qu’à un mariage succédait un enterrement et que c’était un corbillard façon convoi exceptionnel pour défunt obèse. On voit vraiment de tout en Californie !
Long Beach
Au départ, nous avions rentré comme destination Laguna Beach dans le GPS… A savoir que déjà, pour la cathédrale de cristal, on ne s’était pas fait avoir. Hier, pour San Diego, on s’était retrouvé à l’autre bout de la ville au lieu d’arriver Down Town, donc cette fois, en sortant de l’autoroute, dès qu’on a repéré la tour de la cathédrale, on a rejoint le lieu en conduisant à vue de nez, et heureusement sinon le GPS nous faisait partir dans l’autre sens. (En fait, c’est juste qu’il ne connaît pas toutes les rues, et du coup les adresses qu’on lui indique, faute de mieux, ne sont pas celles où l’on veut se rendre en réalité…) Donc on lui programme ville = Laguna Beach (la plus petite plage dans le coin où nous sommes, pas loin de Newport Beach), rue = Pacific Highway. Et comme on n’avait pas de numéro de rue en particulier, puisqu’on voulait juste se promener le long de la plage, Benjamin lui dit de nous amener au n°1. Et curieusement, je trouvais, tout en roulant, que l’on partait un peu trop vers le nord, au lieu de rejoindre l’autoroute qui nous menait au Sud, mais bon, j’avais confiance et je me disais, laissons voir où il va nous amener… Erreur ! Règle d’or : ne jamais faire confiance au GPS, et toujours garder son esprit critique, et surtout une carte routière sous les yeux ! Car au bout d’un quart d’heure, on se retrouve à Seal Beach, petite station balnéaire très agréable et vivante certes, mais sûrement pas à Laguna Beach ! Et le GPS qui nous dit « Vous êtes arrivés ! » une fois que l’on se retrouve au milieu de nulle part, sur un bas côté désertique, au début de l’autoroute, planté devant le panneau « Los Angeles welcomes you ! ». Dingue. Il nous avait amené au n°1 de Pacific Highway, la route qui fait toute la côte en partant de Los Angeles et en descandant vers San Diego, et donc sûrement pas à Laguna Beach ! On aurait vraiment pu se retrouver à la frontière du Mexique ! Mais il a quoi ce GPS dans le processeur ? Il ne peut pas nous dire que le n°1 n’existe pas à Laguna Beach et nous proposer un autre choix, plutôt que nous amener sans rien nous dire dans une autre ville, à quelques 60 km de notre destination ? Bon, allez, ce n’est pas grave, puisqu’on est à Los Angeles, autant aller y faire un saut ! Et la destination la plus proche étant Long Beach, c’est parti ! Evidemment, le GPS ne connaissait encore pas notre adresse à Long Beach, donc on le fait au pif, ça vaut mieux. J’avais déjà repéré les endroits à visiter dans le guide.
On arrive donc à Long Beach, on se gare dans un parking dont le système de paiement tout sauf hi-tech qui vaut vraiment une petite description : il y a un grand tableau en fer dans un coin du parking, avec plein de petites fentes surmontées d’un numéro. En fait il faut faire glisser les dollars dans la fente dont le numéro correspond au numéro de la place sur laquelle on est garée. On peut mettre des pièces, ou des billets roulés, et à la fin il y a une petite clef de métal accrochée au bout d’une ficelle pour bien faire rentrer l’argent dans le tableau… Ca marche ce truc ? On a vraiment l’impression de jeter de nos dollars dans le vide. On met 3$ pour deux heures, et on se demande bien comment c’est surveillé. Il est écrit qu’une caméra filme tous nos mouvements, moi je ne l’ai pas vue, mais ici il vaut mieux se méfier… Donc on paie et on va marcher sur la jetée.
Petit description de Long Beach. C’est une ville côtière située au sud de Los Angeles Down Town (et faisant partie de la grande agglomération de Los Angeles). Elle date de 1880 comme station balnéaire mais a connu son plein essor quand on a découvert du pétrôle dans la baie. Longtemps, cela a été un des plus grands centres d’extraction de pétrôle du monde (toujours selon le guide bleu Hachette…). Aujourd’hui les derricks sont cachés derrières des palmiers mais ils sont toujours là : on voit des puits de pétrole en ville, d’autres off-shore ou sur des îles aménagées avec une végétation tropicale. C’est aussi un centre industriel plein d’hideuses usines de raffinage et de pétrochimie, mais que l’on ne voit heureusement pas trop depuis la côte. Enfin, Long Beach est connu pour son acquisition du paquebot britannique Queen Mary lancé en 1936 et mis à la retraite après sa mille et unième traversée transatlantique en 1967. Long Beach l’a acquis pour en faire une attraction touristique (hôtel, restaurant, visites à bord), pour compléter ses visites de la baie qui permettent d’apercevoir les baleines qui migrent, ainsi que des dauphins et autres phoques.

Pour notre part, nous nous sommes simplement promenés sur le port de Long Beach, très bien aménagé, avec des boutiques, restaurants, un bateau à vapeur à roue à aubes arrière du meilleur effet, un petit phare sur une colline de verdure au bout d’une allée de palmiers, et surtout, l’attraction phare du coin : la vue sur le Queen Mary. Derrière lui, un dôme blanc cache quelque chose mais quoi ? Le guide ne nous le dit pas. Après recherche sur Internet, il paraîtrait que ce dôme avait été construit en 1980 pour conserver le Spruce Goose, l’hydravion géant construit par le milliardaire Howard Hughes (joué par Di Caprio dans Aviator…) et qui n’a jamais volé car il était trop lourd ! Le plus grand avion du monde en terme d’envergure a été construit en 1942 et devait servir de transport militaire pendant la seconde guerre mondiale. Le H-4 Hercules de son vrai nom n’a décollé qu’une seule fois, le 2 novembre 1947 (à Long Beach justement) et n’a parcouru que 2 km à 20 m d’altitude.
A présent le dôme blanc sert de terminale d’embarquement pour les lignes de croisière appelées Carnival Cruise Lines selon le site de la ville de Long Beach. Où est donc passé le Spruce Goose me demanderez-vous ? Eh bien il semble qu’il soit gardé au chaud au Evergreen Aviation Museum à McMinnville dans l’Oregon. Trop loin pour aller le visiter donc.
Photos : Crystal Cathedral et Long Beach